Je rentre tout juste d'une promenade à vélo. Le long de la route 138, un peu avant Baie-Jolie jusqu'à Pointe-du Lac, il y a plein de maisons cossues. Le fleuve leur appartient. Pour certaines d'entre elles, des grilles nous inspirent une crainte salutaire. D'autant plus qu'on y affiche en grosses lettres noires sur fond blanc : "Privé". De quoi? Je vous le demande... Peut-être de vie.
À Baie-Jolie, j'ai vu un héron. Noble comme tous les hérons. Je me suis arrêté pour le voir de plus près. C'est à peine s'il a regardé dans ma direction. Je suis l'intrus, il reste le propriétaire des lieux. Un bateau traversait au loin le lac Saint-Pierre. Le soleil se couchait lentement. J'ai ouvert les bras. Tendu mes paumes vers le ciel. Respiré l'air du crépuscule comme si ma dernière heure était arrivée.
Vivre. Est-ce donc ça? Rien que ça? Une halte au bord de la route. Le temps de dire merci.
jeudi 21 août 2008
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2 commentaires:
Le fleuve n'appartient qu'à celui qui s'y baigne... Comme Gatien à l'époque: lui et le fleuve se possédaient mutuellement. Ils étaient, d'aileurs, continuellement en discussion tripartite avec Châtillon qui vivait juste en face au sud.
Ces cossus n'ont que la berge et la vue! l'onde et la vision nous appartiennent toujours.
Lorsque les Prussiens ont emporté comme prises de guerre des tableaux du Louvre, Vivant Denon est resté de glace et a répliqué à l'un de ses amis, qui dans les circonstances s'étonnait du stoïcisme de l'auteur de Point de lendemain : "Ne vous en faites pas, ils n'ont pas les yeux pour les voir."
De même, pour le fleuve, on ne doit pas s'en faire. Il n'y a que les poètes qui donnent à voir, les cossus ne savent que prendre.
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